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La Coche - Boum Boum Boys
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ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR CLAUDE ANDRIEUX

 

Comment est né Les Eléphants Perdus ?

Un huis clos en pleine nature. C’était l’idée de départ, à l’opposé des « films d’appartement». Je n’ai rien contre ce type de film mais j’ai besoin du grand air, des grands espaces pour pleinement m’exprimer.  L’idée d’une contrebasse sur le toit d’une voiture qui passe à travers ces paysages magnifiques m’a guidé vers cette histoire de musicien en déroute. Une fois cette base posée, je voulais une histoire avec des personnages qui soient obligés de continuellement se rencontrer. Une île, une unique route circulaire, c’est l’idée de l’enfermement. On tourne en rond et on tombe forcément sur la personne croisée la veille. Le reste est venu en travaillant beaucoup sur la réécriture avec Jean Guillaud le co-scénariste.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourquoi décider de raconter cette histoire en Islande et pas ailleurs ?

D’abord parce que c’est une île qui me touche profondément. C’est le pays de mon tout premier voyage. J’en ai gardé un souvenir immense, de jeunesse, de liberté et de beauté. 

Ensuite, comme le dit très justement l’artiste Olafur Eliasson: « L’Islande , c’est de l’ordre du fantasme, de l’impossible, un pays où il n’y a pas d’arbre, aucune idée d’échelle, un temps différent, on doit tout le temps se pincer pour être sur qu’on existe. »

Cette phrase qui m’a beaucoup touché témoigne à merveille de ce pays si particulier. L’islande c’est une terre d’onirisme, de poésie, une île hors du temps. Toutes ces valeurs influencent profondément ma façon de penser le cinéma. 

Pourquoi avoir penser deux personnages si antagoniques, si différents ?

Le petit gros et le grand maigre, l’homme du peuple et le fils à papa, le chauffeur routier et le musicien classique. C’est exactement ce que je voulais. Chacun est dans son monde, et rien ne peut se passer entre eux sans qu’il en découle des situations vite extrêmes. C’était parfait. Des tas d’histoires sont écrites sur ce schéma d’opposition entre deux personnages. Je n’ai rien inventé. Il faut juste trouver le bon duo.

Pourquoi avoir penser deux personnages si antagoniques, si différents ?

Le petit gros et le grand maigre, l’homme du peuple et le fils à papa, le chauffeur routier et le musicien classique. C’est exactement ce que je voulais. Chacun est dans son monde, et rien ne peut se passer entre eux sans qu’il en découle des situations vite extrêmes. C’était parfait. Des tas d’histoires sont écrites sur ce schéma d’opposition entre deux personnages. Je n’ai rien inventé. Il faut juste trouver le bon duo.

 

 

 

Pourquoi Bjork ?

La culture islandaise est remplie de mythes et de légendes. Bjork représente cette dimension dans le film, une créature mythique qu’on cherche, qu’on rêve… Plus de la moitié des islandais croient aux elfes, aux fées, aux lutins et autres farfadets. Certaines routes ont étés tracé en prenant soin d’éviter tel ou tel lieu censé être habité par des elfes ! Cela expliquerait pourqoui l’asphalte en plein désert se met à partir sur la droite ou la gauche sans raison apparente. Bjork, c’est notre elfe, elle est partout présente et bien qu’invisible, elle peut surgir à chaque virage, derrière chaque rocher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le film est construit comme un voyage initiatique. 

Oui, on peut parler d’un road movie initiatique dans le sens où les deux personnages principaux sont amenés à évoluer, à se transformer, parfois malgré eux. Cela est du au fait qu’ils soient obligés de se côtoyer malgré leurs différences. Mais pas seulement. l’Islande joue aussi un rôle fondamental dans cette évolution. La dimension onirique de cette île tend à repousser les limites du réel. C'est une terre où tout semble possible, où rien n’est figé, définitif. La terre, les glaciers, les volcans, tous bougent en permanence. On y trouve aussi cette dimension d’immensité et de vide. Cette atmosphère si particulière favorise l’introspection des personnages, les amène à se découvrir, à se révéler.

 

Comment s’est déroulé le tournage ?

Depuis deux camps de base, nous partions chaque jour avec l’équipe pour aller rejoindre les lieux précis qui se trouvaient dans un rayon de 60 kms au maximum. Tourner en Islande en automne, c’est forcément rencontrer des conditions de temps difficile. Je voulais cela. La pluie, la neige, les nuages bas faisaient partie de l’écriture de ce projet. L’équipe technique et les comédiens ont été extraordinaires. Motivés par cette aventure, ils ont travaillé dur pour que tout se passe au mieux dans des conditions parfois limites, comme ce jour où nous avons dû sur les haut plateaux, rebrousser chemin. On gelait sur place. Il fait beau. Et cinq minutes plus tard, le vent glacé de fin d’automne se lève en tempête et le lieu devient très vite tout simplement invivable pour une équipe de cinéma. Mon expérience de réalisateur de documentaire de montagne m’a beaucoup aidé pour gérer cela au mieux.

 

Le film donne beaucoup de place à la figure du père et plus généralement à la paternité. Qu’est-ce qui vous a amené à écrire sur ce thème ?

Cela est apparu au fur et à mesure de l’écriture. Je tournais autour de cette problématique. Je suis fils de parent divorcé et j’ai peu connu mon père pendant une grande partie de mon enfance. si ce n’est lors des journées « obligatoires » où ils venaient nous chercher mes frères et moi, un dimanche toutes les trois semaines. C’était un inconnu. Il était bien loin de nos préoccupations d’alors. Il tentait de nous accompagner mais il ne savait pas s’y prendre. Ce n’était pas son truc. De plus, le passage de l'adolescence à l'âge adulte m'a beaucoup questionné. C'est un basculement important dans notre vie.

©photos F. Bernard / ©photos René de Angelis

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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